En mars 1965, la revue « Visages de l’Alpe », faisait écho de la création du Comité de Sauvegarde du Vieux Grenoble. Voici un extrait de sa publication.
La défense du passé
C'est un devoir Pour les Cahiers de l'Alpe le publier les deux textes (le premier publié dans le Progrès, le deuxième dans le Dauphiné libéré sous la signature de Paul Dreyfus), annonçant la création à Grenoble d'un Comité Départemental pour la Défense des Monuments et des Sites de l'lsère, et la constitution d'un Comité de sauvegarde du Vieux Grenoble. Nous ferons part à nos lecteurs de tout ce que décideront ces deux Comités.
l. Comité Départemental de Défense des Sites et des Monuments de l'Isère.
M. Jacques Sylvestre de Sacy, président du Comité directeur de l'Association pour la protection des villes d'art, créée par M. André Malraux en vue de I ‘application de la loi du 4 août 1962 tendant à la sauvegarde du patrimoine historique et artistique de la France, avait vivement souhaité qu'une section de la Société pour Ia Protection des Paysages et de l'Esthétique générale de la France fût fondée pour la défense des Sites et des Monuments de l'Isère, dans le cadre des directives du ministre. C'est actuellement chose faite. Cet organisme doit jouer le rôle d’agent coordonnateur vis-à-vis de tous les Comités de sauvegarde locaux existants ou pouvant prendre naissance dans l'avenir. Il devra travailler en liaison étroite avec eux, afin de les faire bénéficier de l'autorité que lui confère la mission dont il a été investi.
Amis des vieilles pierres, amoureux de notre cher passé, iI faut sauver les derniers vestiges de notre histoire ainsi que les précieux souvenirs de nos grands aînés.
II. Comité de sauvegarde du Vieux Grenoble
Un comité de sauvegarde du Vieux Grenoble vient enfin de se constituer.
Notre Grenoble ne possède pas comme d'autres villes, ces grands monuments qui attirent les foules admiratives. Trop pauvre pendant des générations pour se construire un superbe château ou une vaste cathédrale, trop pressée depuis Ia houille blanche d'assurer son développement industriel, trop tournée vers l'avenir pour se soucier vraiment du passé, notre cité n'abrite que de bien modestes trésors.
Le comité veut faire connaître toutes les richesses que possède encore le vieux Grenoble et qui sont souvent totalement ignorées.
Sauvegarder, nettoyer, mettre en valeur, éventuellement faire classer, tel est le désir du comité, qui réclamera justice pour les pierres. Peut-être même ira-t-il jusqu'à organiser des manifestations publiques, pour honorer ceux qui auront contribué à l'embellissement de Grenoble.
Mais n'anticipons pas...
Le bureau provisoire du Comité de Sauvegarde du Vieux Grenoble est ainsi constitué :
Président : M. René Fonvieille, Conseiller à la Cour d'Appel;
Vice-présidents : MM. Robert Avezou, Conservateur en chef des Archives départementales; Jean Benoit, Architecte Robert Bornecque, Professeur au Lycée Champollion; V. Del Litto, Professeur à la Faculté des lettres ; Jean Gobert, conservateur honoraire des Eaux et Forêts; J. Laforge, Conservateur du Musée dauphinois; Pierre Vaillant, Conservateur en chef de la Bibliothèque municipale Trésorier : M. Claude Bandieri, Secrétaire général de la Chambre de Métiers ;
Secrétaire générale : Mme M.-H. Foix.
Voilà de bonnes nouvelles pour tous ceux qui pensent qu'une ville n'est pas seulement faite de béton et d’acier...
Nous nous proposons, d’autre part, de publier, dans chaque numéro, une partie de la liste des immeubles classés parmi les monuments historiques dans les départements suivants: Isère, Drôme et Ardèche. Hautes-Alpes, Savoie et Haute-Savoie, Vaucluse, Var, Alpes Maritimes. Il nous semble que nos lecteurs seront ainsi attirés, dans les régions de l’Alpe, par ce souvenir du passé de nos provinces. Nous publierons ensuite la liste des sites classés.